Panser les maux d'internet ?
Le principal inventeur du World Wide Web, le Britannique Tim Berners-Lee, communiquait récemment au sujet de la désinformation et de la protection des données sur le Web. En concevant la Toile, il n’avait pas envisagé ces abus largement répandus aujourd'hui.

Sir Berners-Lee (il a été fait Chevalier Commandeur par la reine Elisabeth II en 2004), avait imaginé en 1989 un « système de gestion décentralisée de l'information », devenu aujourd’hui le World Wide Web. Il déplore, en effet, qu’après 30 ans sa création soit tant blâmée pour la désinformation qu’elle véhicule et le manque de protection des données de ses utilisateurs.
Dans la dynamique de ses travaux, l’inventeur avait aussi fondé, en 1994, le World Wide Web Consortium. Celui-ci a pour vocation de développer un espace de partage pour tous basé sur l’interaction. Le 12 mars 2017, il émettait déjà une mise en garde exposant son avis sur les problèmes empêchant le Web de « réaliser son vrai potentiel d’outil au service de l’humanité » : les fausses nouvelles, la publicité politique et l’usage abusif des données personnelles. Sa fondation, la Fondation Web, envisage de travailler sur ces questions.
Tim Berners-Lee a souligné que ses efforts se concentraient désormais, d'une part, sur le développement d'un « contrat pour le Web » destiné à assurer la véracité de l'information sur internet et, d'autre part, sur une nouvelle plateforme de développement baptisée « Solid » qui permettrait aux utilisateurs de contrôler leurs données.
Hors de contrôle
Les commentaires de Berners-Lee, à l’occasion d'un évènement organisé dans la capitale américaine par le quotidien The Washington Post, interviennent alors que le Web fête ses 30 ans d'existence ce mois-ci. À travers le monde, on vit dans la crainte d'un réseau devenu hors de contrôle.
« On ne peut pas simplement interdire les fausses informations, c'est bien plus compliqué que cela, » expliquait le scientifique au Washington Post. Il avait d’ailleurs révélé au même journal en novembre dernier le projet d'un « contrat » ambitionnant de réunir autour de la table gouvernements et entreprises du secteur des technologies notamment, pour établir les principes d'une gouvernance en ligne. « Avec le Contrat pour le Web, il s'agit d'enclencher une correction à mi-parcours (du Web), de changer de rythme, de revenir (...) à la science, aux faits », précisait-il encore.
Une réponse face aux inquiétudes
Le lancement du projet devrait fournir une réponse aux inquiétudes sur les ventes des données personnelles sans le consentement des usagers. Le but est de « séparer les applications du stockage des données » de manière à ce que les usagers puissent décider où et comment ils souhaitent partager leurs informations personnelles.
Solid
En octobre 2018, l’inventeur du Web avait annoncé qu’il prenait la direction technique de la start-up, « Inrupt », vouée à soutenir le développement et la diffusion d’un logiciel open source sur lequel il travaillait depuis quelques années avec son équipe : « Solid ».
L’ambition de ce projet serait de redonner à tous la maîtrise de leurs données. En créant son POD (Personal Online Data Store), chacun pourra choisir où seront stockées ses données personnelles et décider quelles applications auront accès à telles ou telles données… À condition d’opter pour des applications conçues pour ce nouvel écosystème. « Solid va devenir un système de stockage de données omniprésent qui donnera aux gens le contrôle de leurs données », avait-il affirmé.
Le système, en cours de développement à l'Institut de Technologie du Massachusetts, a pour finalité, toujours selon l’inventeur, de donner aux utilisateurs des « fichiers » pour le stockage des données qui pourraient être téléchargées vers Facebook, Amazon et Google.
« Vous pourrez avoir un fichier personnel et un fichier de travail. Vous aurez accès à un plus grand nombre de données sur vous-même que ce que peut détenir Amazon aujourd'hui », avait-il conclu.
Sources : RTL - 5 Minutes, Wikipédia
Auteur : AFP
Sources : RTL – 5 Minutes[AN1] , Wikipédia[AN2] .
Auteur : AFP