Les entreprises « établies » ont-elles des leçons à tirer des start-up ?
Les (grandes) entreprises peuvent-elles devenir plus créatives et « agiles » en s’inspirant des start-up ? Voici quelques pistes permettant d’explorer la question.

Qu’est-ce qui caractérise les start-up ?
Les start-up sont, par définition, dynamiques. Elles démarrent avec de petites équipes dont la créativité est poussée à l’extrême. Et ce, pour plusieurs raisons :
- Leur cycle de décision est plus rapide que dans les grandes entreprises car il y a moins de rigidité hiérarchique, de procédures et d’étapes de validation ;
- Les collaborateurs des start-up poursuivent tous le même objectif : la réussite ;
- La facilité de construire une culture d’entreprise au départ d’une page blanche. Contrairement aux grosses entreprises où les employés n’ont pas tous le réflexe d’activer leur créativité lorsqu’ils se trouvent confrontés à une situation sans précédent dans l’histoire de leur société.
Il en résulte un dynamisme accru au sein des start-up. Celui-ci permet de compenser, d’une part, des ressources humaines moins nombreuses et, d’autre part, le fait que chacun a souvent à y coiffer plusieurs casquettes, parfois même au-delà de son domaine de prédilection ou d’expertise.
S’inspirer en se rapprochant
Le modèle des start-up a donc de quoi inspirer les entreprises de taille supérieure. Il est même fréquent que des multinationales fassent appel à des start-up pour booster la créativité de leurs équipes et générer de l’innovation ainsi que des relais de croissance.
Plusieurs pistes s’offrent aux grandes entreprises pour intégrer l’approche des start-up, selon le degré d’implication et le risque croissant qu’elles veulent ou peuvent accepter :
- Le rapprochement : celui-ci vise à rechercher l’échange et non l’aspect commercial ;
- La collaboration : elle consiste à s’entourer de clients et fournisseurs fonctionnant en start-up et ce, afin d’en étudier le mode de fonctionnement ;
- La coopération sur un projet : cela revient à faire travailler conjointement les collaborateurs d’une grande entreprise et ceux d’une start-up. C’est peut-être plus difficile à mettre en place du fait des divergences de cultures d’entreprise, des processus de validation et de leur façon de travailler ;
- L’acquisition : une grande entreprise peut, par exemple, acheter une start-up et, pour éviter que la « greffe » ne prenne pas, la laisser vivre de façon autonome. L’avantage majeur de cette opération pour les grands groupes est qu’ils s’offrent une percée sur le marché de la start-up en même temps que du savoir-faire ;
- La création de start-up : cela consiste à identifier un marché, une solution et un business modèle différents du sien, puis créer une start-up avec engagement d’employés.
Cultiver la créativité
Pour entretenir cette créativité, alors qu’on est aussi amené à voir plus grand, il faut garder plusieurs facteurs en mémoire :
- Savoir cultiver l’esprit pionnier propre aux start-up, tout en grandissant. Parce que grandir signifie aussi créer une hiérarchie, des processus et de l’administratif qui risqueraient de mettre à mal cette dynamique ;
- Rester ouvert sur le monde extérieur pour ne pas tomber dans le piège des acquis et du repli sur soi. Et quand on a grandi, oser à son tour aller chercher de l’innovation auprès des start-up ;
- Prendre du temps avec ses collaborateurs pour réfléchir et se remettre dans des logiques de création. En organisant, par exemple, un évènement interne de type « hackathon » où ils peuvent confrontrer des expériences différentes sur des problématiques qui ne leur sont pas nécessairement familières.
Au final, savoir rester créatif, c’est aussi œuvrer à la transformation agile de l’entreprise.
Remettre en question le mode de management
Ce n’est pas tant la taille d’une équipe ou d’une entreprise qui détermine son degré de créativité. Le type de management y joue un rôle crucial. Une PME peut avoir une structure hiérarchique verticale et directive, et donc laisser peu de place à la créativité de ses collaborateurs.
Tandis qu’une structure plus vaste, mais horizontale et collaborative, peut booster la créativité de milliers de collaborateurs. Un exemple connu de tous : la start-up Spotify, devenue un modèle de grande entreprise agile, sachant garder sa capacité à innover et à créer de la valeur. Avec, pour couronner le tout, une efficacité remarquable.
Source : Bizcover
Auteur : Olivier Brisac